Le costockage en location saisonnière est une opportunité pour les propriétaires et gestionnaires de biens touristiques. Cette pratique, qui consiste à proposer des espaces de stockage au sein d'un logement déjà destiné à la location de courte durée, répond à une demande grandissante de la part des voyageurs. Avec l'essor des plateformes de location de courte durée, de nouveaux modèles économiques se développent autour de ces espaces sous-exploités. Toutefois, cette activité complémentaire s'inscrit dans un cadre juridique précis et nécessite de respecter diverses réglementations pour éviter tout litige. Entre autorisations, aménagements sécuritaires et obligations fiscales, le costockage en location saisonnière requiert méthode et rigueur. Pour plus d'informations, visitez le site resotainer.fr.

Cadre juridique du costockage en location saisonnière

Le cadre juridique du costockage en location saisonnière s'inscrit dans un ensemble de règles qui combinent droit de la consommation, droit immobilier et dispositions particulières aux activités touristiques. Pour les propriétaires souhaitant proposer cette prestation complémentaire, la connaissance précise de ces règles est indispensable pour éviter les contentieux.

Dispositions du code civil concernant le stockage partagé

Plusieurs articles du Code civil français prévoient des dispositions applicables à la location de courte durée, qui peuvent s'appliquer par analogie au costockage.

L'article 1719 du Code civil

L'article 1719 impose au bailleur de délivrer la chose louée en bon état et de garantir la jouissance paisible du bien pendant toute la durée du contrat. Cette obligation s'étend aux espaces de stockage mis à disposition, qui doivent être propres, sécurisés et conformes à la description fournie dans le contrat.

L'article 1721 du Code civil

L'article 1721 établit la responsabilité du bailleur concernant les vices cachés ou défauts de la chose louée. Dans le cadre du costockage, cela signifie que le propriétaire pourrait être tenu responsable des dommages causés aux biens stockés si ceux-ci résultent de défauts de l'espace de stockage, tels que l'humidité excessive ou des infiltrations. Bien que cette responsabilité puisse être contractuellement limitée, elle ne peut jamais être complètement exclue.

L'article 1728 du Code civil

Enfin, l'article 1728 impose au preneur d'user de la chose louée "en bon père de famille", ce qui signifie que le locataire doit utiliser l'espace de stockage de manière raisonnable et conformément à sa destination. Par exemple, il est interdit d'y entreposer des produits dangereux ou illicites.

Différences réglementaires entre locations classiques et plateformes numériques

Les réglementations applicables au costockage changent selon le mode de gestion. En gestion traditionnelle (agence ou gestion directe), les règles classiques du droit des contrats et de la consommation s’appliquent.

Certaines plateformes numériques sont soumises à des obligations supplémentaires, notamment sur l’information précontractuelle et la transparence tarifaire. Elles doivent clairement indiquer la disponibilité et les conditions des espaces de stockage, et peuvent appliquer des règles internes plus strictes que la réglementation générale.

Conditions contractuelles et autorisations nécessaires

La mise en place d'un service de costockage dans une location saisonnière nécessite un cadre contractuel rigoureux et l'obtention de diverses autorisations. Ces démarches administratives et juridiques forment l'édifice d'une activité conforme et sécurisée. En effet, sans ces précautions, le propriétaire s'expose à des risques, tant sur le plan de sa responsabilité civile que sur celui des relations avec ses locataires temporaires.

Clauses particulières à inclure dans le contrat de location saisonnière

Le contrat de location saisonnière avec costockage doit inclure une description détaillée des espaces de stockage mis à disposition mentionnant la superficie, l'emplacement exact dans le logement, les conditions d'accès et les équipements fournis (étagères, crochets, etc.). Une clause de responsabilité doit également être ajoutée, précisant les limites de la responsabilité du propriétaire concernant les biens stockés. Il est conseillé d'inclure une clause excluant la responsabilité pour les objets de valeur, sauf si des mesures précises sont prises (coffre-fort, assurance complémentaire, etc.).

D'autres éléments sont à prendre en compte : les types de biens interdits (produits inflammables, denrées périssables, etc.), l'interdiction de sous-louer l'espace à un tiers, les horaires d'accès à l'espace de stockage, si des limitations existent ou bien encore l'obligation de préserver l'espace en bon état et de le restituer tel qu'il a été trouvé. Enfin, une clause concernant la gestion des biens laissés après le séjour devra spécifier les démarches que le propriétaire peut entreprendre si des objets sont oubliés dans l’espace de stockage, ainsi que les délais pour les récupérer.

Obtention de l'accord écrit du propriétaire: procédure et modèles

Lorsqu'un bien est géré par un intermédiaire (agence, conciergerie) ou lorsque cela concerne une sous-location autorisée, l'obtention de l'accord écrit du propriétaire pour proposer du costockage est obligatoire. Cette autorisation doit être formalisée par un document écrit qui vient compléter le mandat de gestion ou le contrat de location principal. La procédure d'obtention de cet accord comporte généralement trois étapes principales :

  • Une présentation détaillée du projet de costockage au propriétaire, incluant les aménagements prévus et les conditions d'exploitation.
  • Une rédaction d'un avenant au contrat principal, précisant les conditions dans lesquelles le costockage peut être proposé.
  • Une signature de l'avenant par toutes les parties concernées (propriétaire, gestionnaire, et éventuellement locataire principal).

Des modèles standardisés d'avenants pour le costockage sont disponibles en ligne et doivent être adaptés à chaque situation particulière, en fonction des caractéristiques du bien et des attentes du propriétaire.

Assurances complémentaires pour le costockage en location saisonnière

Les assurances classiques couvrant les locations saisonnières ne sont généralement pas suffisantes pour protéger convenablement une activité de costockage. Des assurances complémentaires sont donc nécessaires. Plusieurs assureurs proposent désormais des formules adaptées à cette activité.

Ces assurances complémentaires couvrent typiquement la responsabilité civile appropriée au costockage, les dommages aux biens stockés (dans certaines limites), les risques liés à l'accès aux espaces de stockage (accidents, vols, etc.) et la perte d'exploitation en cas de sinistre affectant les espaces de stockage.

Le coût des assurances évoluent en fonction de la valeur des biens, de la superficie de stockage et de la localisation. Comparer les options et vérifier les exclusions de garantie permet de s'assurer que la couverture répond aux besoins et minimise les risques en cas de sinistre.

Impact du statut LMNP (loueur meublé non professionnel) sur le costockage

Le statut de Loueur Meublé Non Professionnel (LMNP) est couramment adopté par les propriétaires de locations saisonnières. L'intégration d'une activité de costockage peut avoir des implications fiscales importantes, les revenus générés par le costockage ne sont pas nécessairement soumis au même régime fiscal que ceux issus de la location meublée.

Si le costockage est présenté comme un service accessoire à la location principale et inclus dans le prix global, il est généralement considéré comme faisant partie intégrante de l'activité de location meublée. En revanche, s'il est facturé séparément ou proposé indépendamment de la location (par exemple, à des tiers n'occupant pas le logement), il pourrait être requalifié en activité commerciale distincte.

Cette distinction a des conséquences sur les cotisations sociales, les amortissements déductibles et les seuils d'exonération. Il est donc recommandé de consulter un expert-comptable familiarisé avec le secteur touristique avant de développer une activité de costockage en complément d'une location saisonnière sous le statut LMNP.

Aménagement et sécurisation des espaces de costockage

L'aménagement et la gestion d'espaces de costockage doivent être sécurisés et conformes à la législation, en respectant les exigences des assurances. Recourir à des professionnels permet d'assurer une gestion efficace et conforme aux obligations légales. Cela inclut notamment l'aménagement d'un abri de jardin ou le fait d'aménager un garage, en fonction des besoins et des contraintes. Pour un abri de jardin, il est nécessaire de prêter attention à l'étanchéité et à la protection contre les intempéries. De plus, les installations doivent garantir la sécurité des biens stockés, en intégrant des systèmes de détection incendie et un éclairage approprié.

En optant pour l'aménagement d'un garage, les contraintes liées à l'étanchéité sont moindres, mais il reste nécessaire d'apporter quelques ajustements pour assurer la sécurité et la protection des biens stockés. Une fois l’espace aménagé, la prochaine étape sera de vérifier la conformité avec les réglementations locales et les assurances adaptées au costockage.

Aspects financiers et fiscaux du costockage en location saisonnière

​Les aspects financiers et fiscaux sont sont des éléments de base lors de l'intégration d'une activité de costockage à une location saisonnière. La rentabilité de cette activité dépend d'une tarification adaptée et d'une gestion fiscale rigoureuse. Les propriétaires doivent se conformer aux obligations déclaratives en gérant au mieux l'utilisation de leurs espaces.

Déclaration des revenus complémentaires aux impôts

Les revenus issus du costockage doivent être déclarés fiscalement en fonction de leur mode de facturation. S'ils sont inclus dans le tarif global de la location saisonnière, ils relèvent des Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC). En cas de facturation distincte ou si le service est proposé à des tiers, ces revenus sont également soumis aux BIC . Les propriétaires sous le régime micro-BIC peuvent bénéficier d'un abattement forfaitaire, à condition que leurs recettes n'excèdent pas 77 000 € pour 2025. Dépassé ce seuil, le régime réel d'imposition s'applique.

TVA applicable aux services de costockage en locations touristiques

Les services de costockage, lorsqu'ils sont facturés séparément ou accessibles à des non-occupants, sont soumis à la TVA au taux normal de 20 %. En revanche, s'ils sont inclus dans le tarif global de la location et réservés aux occupants, ils peuvent bénéficier de l'exonération de TVA applicable à la location meublée . Les propriétaires réalisant un chiffre d'affaires annuel inférieur à 34 400 € peuvent bénéficier de la franchise en base de TVA.

Amortissement du matériel de stockage dans le cadre fiscal

Les investissements dans le matériel de stockage, tels que les étagères ou systèmes de contrôle d'accès, sont amortissables sur des durées comprises entre 3 et 10 ans, selon leur nature. Ces amortissements correspondent à des charges déductibles, réduisant ainsi le bénéfice imposable. Conserver les justificatifs d'achat et tenir un registre précis des amortissements permet d'assurer la conformité fiscale et une gestion efficace.

Gestion pratique du costockage avec les voyageurs

La gestion quotidienne des espaces de costockage en location saisonnière est un défi logistique et relationnel pour les propriétaires. L'expérience utilisateur étant le sujet principal des préoccupations, les propriétaires doivent développer des processus fluides et transparents pour satisfaire leurs clients temporaires.

Systèmes de réservation et plateformes dédiées

Les plateformes spécialisées dans le costockage en contexte touristique proposent des systèmes de réservation adaptés pour gérer les espaces de stockage disponibles. Ces outils permettent une gestion intégrée, souvent synchronisée avec les calendriers de location saisonnière.

Certaines plateformes permettent aux voyageurs de réserver un espace de stockage supplémentaire en même temps que leur hébergement, facilitant ainsi l'organisation et la sécurité juridique des transactions. Elles proposent souvent des assurances couvrant les biens stockés, avec des options adaptées à la valeur des objets entreposés. Les propriétaires peuvent ainsi ajuster la couverture en fonction de leurs besoins.

Responsabilités partagées et contrat type de costockage

La répartition des responsabilités entre le propriétaire et le voyageur utilisant un espace de costockage doit être clairement définie dans un contrat type, qui servira de référence en cas de litige et protégera les deux parties en précisant leurs droits et obligations respectifs :

  • Identification précise des parties et de l'espace concerné
  • Description détaillée des biens stockés (nature, valeur déclarée, état)
  • Durée de la mise à disposition et conditions d'accès
  • Montant et modalités de paiement
  • Obligations du propriétaire (entretien, sécurisation, assurance des locaux)
  • Obligations du locataire (usage conforme, interdictions particulières)
  • Procédure en cas de biens abandonnés
  • Conditions de résiliation

Le propriétaire est responsable de la mise à disposition d'un espace conforme à sa description et exempt de vices cachés susceptibles d'endommager les biens stockés. Il n’est pas tenu de garantir les biens contre le vol ou les dommages, sauf en cas de négligence avérée dans la sécurisation des accès ou d’autres fautes de sa part.

Le locataire, quant à lui, doit utiliser l'espace conformément aux règles définies et s'abstenir d'y entreposer des produits dangereux ou illicites. Il est également responsable de souscrire une assurance pour les biens de valeur ou d'accepter les limitations de responsabilité précisées dans le contrat.

Résolution des litiges: procédure et organismes médiateurs (CMAP, médiation tourisme)

​Malgré des précautions contractuelles, des litiges peuvent survenir lors d'une activité de costockage en location saisonnière. Il est recommandé de privilégier une résolution amiable avant d'envisager des actions judiciaires :

  1. Communication directe : Contacter l'autre partie pour discuter du problème et tenter de le résoudre amiablement.
  2. Médiation : Si la discussion directe échoue, faire appel à un médiateur spécialisé peut aider à trouver un compromis sans passer par le système judiciaire.
  3. Action judiciaire : Si aucune résolution amiable n'est trouvée, saisir le tribunal compétent est l'ultime recours. Pour les litiges inférieurs à 5 000 €, une procédure simplifiée peut être utilisée pour réduire les délais et les coûts.

Il est recommandé de consulter les conditions générales de la plateforme utilisée pour le costockage, car elles peuvent contenir des clauses particulières concernant la résolution des litiges.